Quelques beaux textes mis en musique.
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Quelques beaux textes mis en musique.
Voir un ami pleurer
Jacques Brel
Bien sûr, il y a les guerres d'Irlande
Et les peuplades sans musique
Bien sûr, tout ce manque de tendre
Et il n'y a plus d'Amérique
Bien sûr, l'argent n'a pas d'odeur
Mais pas d'odeur vous monte au nez
Bien sûr, on marche sur les fleurs
Mais, mais voir un ami pleurer !
Bien sûr, il y a nos défaites
Et puis la mort qui est tout au bout
Nos corps inclinent déjà la tête
Étonnés d'être encore debout
Bien sûr, les femmes infidèles
Et les oiseaux assassinés
Bien sûr, nos cœurs perdent leurs ailes
Mais, mais voir un ami pleurer !
Bien sûr, ces villes épuisées
Par ces enfants de cinquante ans
Notre impuissance à les aider
Et nos amours qui ont mal aux dents
Bien sûr, le temps qui va trop vite
Ces métro remplis de noyés
La vérité qui nous évite
Mais, mais voir un ami pleurer !
Bien sûr, nos miroirs sont intègres
Ni le courage d'être juif
Ni l'élégance d'être nègre
On se croit mèche, on n'est que suif
Et tous ces hommes qui sont nos frères
Tellement qu'on n'est plus étonné
Que, par amour, ils nous lacèrent
Mais, mais voir un ami pleurer !
Jacques Brel
Bien sûr, il y a les guerres d'Irlande
Et les peuplades sans musique
Bien sûr, tout ce manque de tendre
Et il n'y a plus d'Amérique
Bien sûr, l'argent n'a pas d'odeur
Mais pas d'odeur vous monte au nez
Bien sûr, on marche sur les fleurs
Mais, mais voir un ami pleurer !
Bien sûr, il y a nos défaites
Et puis la mort qui est tout au bout
Nos corps inclinent déjà la tête
Étonnés d'être encore debout
Bien sûr, les femmes infidèles
Et les oiseaux assassinés
Bien sûr, nos cœurs perdent leurs ailes
Mais, mais voir un ami pleurer !
Bien sûr, ces villes épuisées
Par ces enfants de cinquante ans
Notre impuissance à les aider
Et nos amours qui ont mal aux dents
Bien sûr, le temps qui va trop vite
Ces métro remplis de noyés
La vérité qui nous évite
Mais, mais voir un ami pleurer !
Bien sûr, nos miroirs sont intègres
Ni le courage d'être juif
Ni l'élégance d'être nègre
On se croit mèche, on n'est que suif
Et tous ces hommes qui sont nos frères
Tellement qu'on n'est plus étonné
Que, par amour, ils nous lacèrent
Mais, mais voir un ami pleurer !
Dernière édition par André le Mer 16 Déc 2009 - 0:20, édité 1 fois
Re: Quelques beaux textes mis en musique.
Blues Indigo
David McNeil
Persans, gouttières ou mistigris,
Si la nuit tous les chats sont gris,
Les hommes aussi sont tous égaux
Quand tombe cette chappe indigo.
Ciment de poussière et d'ennui
Qui descend autour de minuit
Sur les pavés, les quais de gare,
Les arrivées, les cases-départ
Des jeux de l'oie perdus d'avance
Quand les dés roulent sans qu'on les lance...
Sans quand les lance...
On fouille aussi dans les poubelles
Des souvenirs, on se rappelle
Des princesses et des cendrillons,
Des éphémères, des papillons
Qui tournaient dans les abat-jours
De nos palais de rois d'un jour.
On se bat dans les terrains vagues.
Eux font leurs griffes, on fait des tags
Et des marelles, mais pas de chance,
La boîte tombe pas où on la lance,
Où on la lance,
Où on la lance...
Chat des palaces, voleurs, voyous,
Des favelas ou du bayou,
Qu'on soit Mozart ou John Coltrane,
C'est toujours le même blues qu'on traîne.
Faudrait, sur la carte du Tendre,
Des Touaregs pour nous attendre,
Quelques repères et des sherpas,
Des guides, des boussoles, des compas
Ou des Livingstone dans nos jungles,
Moins de foin, un peu plus d'épingles,
Des camions entiers d'amoureuses,
De mygales, de mante-religieuses,
Que nos appels aux ambulances,
Elles les entendent quand on les lance,
Quand on les lance,
Quand on les lance...
David McNeil
Persans, gouttières ou mistigris,
Si la nuit tous les chats sont gris,
Les hommes aussi sont tous égaux
Quand tombe cette chappe indigo.
Ciment de poussière et d'ennui
Qui descend autour de minuit
Sur les pavés, les quais de gare,
Les arrivées, les cases-départ
Des jeux de l'oie perdus d'avance
Quand les dés roulent sans qu'on les lance...
Sans quand les lance...
On fouille aussi dans les poubelles
Des souvenirs, on se rappelle
Des princesses et des cendrillons,
Des éphémères, des papillons
Qui tournaient dans les abat-jours
De nos palais de rois d'un jour.
On se bat dans les terrains vagues.
Eux font leurs griffes, on fait des tags
Et des marelles, mais pas de chance,
La boîte tombe pas où on la lance,
Où on la lance,
Où on la lance...
Chat des palaces, voleurs, voyous,
Des favelas ou du bayou,
Qu'on soit Mozart ou John Coltrane,
C'est toujours le même blues qu'on traîne.
Faudrait, sur la carte du Tendre,
Des Touaregs pour nous attendre,
Quelques repères et des sherpas,
Des guides, des boussoles, des compas
Ou des Livingstone dans nos jungles,
Moins de foin, un peu plus d'épingles,
Des camions entiers d'amoureuses,
De mygales, de mante-religieuses,
Que nos appels aux ambulances,
Elles les entendent quand on les lance,
Quand on les lance,
Quand on les lance...
Re: Quelques beaux textes mis en musique.
Comme à Ostende
Léo Férré
On voyait les chevaux d'la mer
Qui fonçaient la têt' la première
Et qui fracassaient leur crinière
Devant le casino désert
La barmaid avait dix-huit ans
Et moi qui suis vieux comm' l'hiver
Au lieu d'me noyer dans un verr'
Je m'suis baladé dans l'printemps
De ses yeux taillés en amande
Ni gris ni verts, ni gris ni verts
Comme à Ostende et comm' partout
Quand sur la ville tombe la pluie
Et qu'on s'demande si c'est utile
Et puis surtout si ça vaut l'coup
Si ça vaut l'coup d'vivre sa vie
J'suis parti vers ma destinée
Mais voilà qu'une odeur de bière
De frites et de moul's marinières
M'attir' dans un estaminet
Là y avait des typ's qui buvaient
Des rigolos des tout rougeauds
Qui s'esclaffaient qui parlaient haut
Et la bière on vous la servait
Bien avant qu'on en redemande
Oui ça pleuvait, oui ça pleuvait
Comme à Ostende et comm' partout
Quand sur la ville tombe la pluie
Et qu'on s'demande si c'est utile
Et puis surtout si ça vaut l'coup
Si ça vaut l'coup d'vivre sa vie
On est allé, bras d'ssus, bras d'ssous
Dans l'quartier où y a des vitrines
Remplies de présenc's féminines
Qu'on veut s'payer quand on est sôul
Mais voilà que tout au bout d'la rue
Est arrivé un limonair'
Avec un vieil air du tonnerr'
A vous fair' chialer tant et plus
Si bien que tous les gars d'la bande
Se sont perdus, se sont perdus
Comme à Ostende et comm' partout
Quand sur la ville tombe la pluie
Et qu'on s'demande si c'est utile
Et puis surtout si ça vaut l'coup
Si ça vaut l'coup d'vivre sa vie
Léo Férré
On voyait les chevaux d'la mer
Qui fonçaient la têt' la première
Et qui fracassaient leur crinière
Devant le casino désert
La barmaid avait dix-huit ans
Et moi qui suis vieux comm' l'hiver
Au lieu d'me noyer dans un verr'
Je m'suis baladé dans l'printemps
De ses yeux taillés en amande
Ni gris ni verts, ni gris ni verts
Comme à Ostende et comm' partout
Quand sur la ville tombe la pluie
Et qu'on s'demande si c'est utile
Et puis surtout si ça vaut l'coup
Si ça vaut l'coup d'vivre sa vie
J'suis parti vers ma destinée
Mais voilà qu'une odeur de bière
De frites et de moul's marinières
M'attir' dans un estaminet
Là y avait des typ's qui buvaient
Des rigolos des tout rougeauds
Qui s'esclaffaient qui parlaient haut
Et la bière on vous la servait
Bien avant qu'on en redemande
Oui ça pleuvait, oui ça pleuvait
Comme à Ostende et comm' partout
Quand sur la ville tombe la pluie
Et qu'on s'demande si c'est utile
Et puis surtout si ça vaut l'coup
Si ça vaut l'coup d'vivre sa vie
On est allé, bras d'ssus, bras d'ssous
Dans l'quartier où y a des vitrines
Remplies de présenc's féminines
Qu'on veut s'payer quand on est sôul
Mais voilà que tout au bout d'la rue
Est arrivé un limonair'
Avec un vieil air du tonnerr'
A vous fair' chialer tant et plus
Si bien que tous les gars d'la bande
Se sont perdus, se sont perdus
Comme à Ostende et comm' partout
Quand sur la ville tombe la pluie
Et qu'on s'demande si c'est utile
Et puis surtout si ça vaut l'coup
Si ça vaut l'coup d'vivre sa vie
Re: Quelques beaux textes mis en musique.
La prière - Brassens
(mais c'est de Francis Jammes au départ apparemment)
Agonie.
Par le petit garçon qui meurt près de sa mère
Tandis que des enfants s'amusent au parterre;
Et par l'oiseau blessé qui ne sait pas comment
Son aile tout à coup s'ensanglante et descend
Par la soif et la faim et le délire ardent:
Je vous salue, Marie.
Flagellation.
Par les gosses battus par l'ivrogne qui rentre,
Par l'âne qui reçoit des coups de pied au ventre
Par l'humiliation de l'innocent châtié,
Par la vierge vendue qu'on a déshabillée,
Par le fils dont la mère a été insultée:
Je vous salue, Marie.
Portement de Croix.
Par la vieille qui, trébuchant sous trop de poids,
S'écrie: "Mon Dieu!" Par le malheureux dont les bras
Ne purent s'appuyer sur une amour humaine
Comme la Croix du Fils sur Simon de Cyrène;
Par le cheval tombé sous le chariot qu'il traîne
Je vous salue, Marie.
Crucifiement.
Par les quatre horizons qui crucifient le Monde,
Par tous ceux dont la chair se déchire ou succombe,
Par ceux qui sont sans pieds, par ceux qui sont sans mains,
Par le malade que l'on opère et qui geint
Et par le juste mis au rang des assassins:
Je vous salue, Marie.
Invention de Notre Seigneur au Temple.
Par la mère apprenant que son fils est guéri,
Par l'oiseau rappelant l'oiseau tombé du nid,
Par l'herbe qui a soif et recueille l'ondée,
Par le baiser perdu par l'amour redonné,
Et par le mendiant retrouvant sa monnaie:
Je vous salue, Marie.
(mais c'est de Francis Jammes au départ apparemment)
Agonie.
Par le petit garçon qui meurt près de sa mère
Tandis que des enfants s'amusent au parterre;
Et par l'oiseau blessé qui ne sait pas comment
Son aile tout à coup s'ensanglante et descend
Par la soif et la faim et le délire ardent:
Je vous salue, Marie.
Flagellation.
Par les gosses battus par l'ivrogne qui rentre,
Par l'âne qui reçoit des coups de pied au ventre
Par l'humiliation de l'innocent châtié,
Par la vierge vendue qu'on a déshabillée,
Par le fils dont la mère a été insultée:
Je vous salue, Marie.
Portement de Croix.
Par la vieille qui, trébuchant sous trop de poids,
S'écrie: "Mon Dieu!" Par le malheureux dont les bras
Ne purent s'appuyer sur une amour humaine
Comme la Croix du Fils sur Simon de Cyrène;
Par le cheval tombé sous le chariot qu'il traîne
Je vous salue, Marie.
Crucifiement.
Par les quatre horizons qui crucifient le Monde,
Par tous ceux dont la chair se déchire ou succombe,
Par ceux qui sont sans pieds, par ceux qui sont sans mains,
Par le malade que l'on opère et qui geint
Et par le juste mis au rang des assassins:
Je vous salue, Marie.
Invention de Notre Seigneur au Temple.
Par la mère apprenant que son fils est guéri,
Par l'oiseau rappelant l'oiseau tombé du nid,
Par l'herbe qui a soif et recueille l'ondée,
Par le baiser perdu par l'amour redonné,
Et par le mendiant retrouvant sa monnaie:
Je vous salue, Marie.
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