Coffin Joe (dédicacé pour Lestat) [Ciné/Critique]
Page 1 sur 1
Coffin Joe (dédicacé pour Lestat) [Ciné/Critique]
Coffin Joe (dédicacé pour Lestat)
What is Life? Blood is the continuation of Life. What is Blood? What is Death? Interroge un étrange homme en noir qui fixe l’objectif d’un air menaçant, avec ses ongles crochus, son chapeau haut-de-forme et son flegme quasi-shakespearien. Voici Zé do Caixão alias Coffin Joe en anglais, LA star du film d’horreur au Brésil.
Extraits
Nous voici au Brésil dans les années 60, José Mojica Marins un jeune écrivain un peu déjanté dresse un bilan du paysage cinématographique Brésilien: force est de constater que le film d’horreur est inexistant dans les salles obscures. Ou plutôt, aucun réalisateur du coin ne s’aventure dans les eaux ténébreuses de ce genre. Alors Marins prend ses jambes à son coup et crée le personnage de Coffin Joe, un fossoyeur morbide qui n’a qu’un but dans l’existence : trouver la femme idéale capable de porter son enfant qui sera selon lui l’être suprême.
Outre cet ardent désir qui semble guider chacun de ses actes, Coffin Joe est un être particulièrement abject qui servira au réalisateur de faire-valoir contre la morale Brésilienne catholique. Quand une femme se refuse à lui, il la tue, quand un homme lui parle de travers, il l’égorge comme un porc. Bref Coffin est l’ennemi parfait de la religion, de la bienséance des lois et de "la bêtise humaine".
Souvent réalisés à partir de trois bouts de ficelle avec un budget insignifiant, les péripéties inventées par Marins font peu à peu traverser le protagoniste dans des délires psychédéliques à la limite du surréaliste. Par manque de moyens, le réalisateur jouera lui-même le rôle du personnage principal. Ce qui était une nécessité pour l’accomplissement des films est devenu une véritable bénédiction puisque José Mojica Marins crève littéralement l’écran dans son rôle de fossoyeur obsédé, traversant un monde glauque où la morale n’a pas lieu d’être.
Le premier volet, joliment appelé At midnight i’ll take your soul away sort en 1963. Un film fort succulent tant par son délire scénaristique que par ses effets spéciaux opérés à même la pellicule. Suivront d’autres films aux titres à la fois évocateurs et inspirés… Awakening of the beast, Demons and wonders, This Night I’ll possess your corpse.
Certains volets paraîtront tellement subversifs à la vue des autorités étatiques que certains seront censurés. En même temps, Martins a le don de jouer avec les tabous. Si certains héros de films d’horreur anglo-saxons s’avèrent être moralisateurs, Coffin Joe lui se réjouit sans vergogne de la déchéance humaine, de la drogue, du sexe et de la violence le tout dans un ambiance carrément surréaliste. On verra notamment dans Awakening of the beast, des femmes fouettées, des aliens-paires de fesses avec la boite pour faire le nez sur certains, une femme recouverte de sang, une femme-araignée ce qui contraste avec d’autres séquences où l’on s’interroge sur le sens de la vie et sur la nature humaine !
Cette vision de l’enfer ferait passer les tableaux de Jérôme Bosch pour des illustrations dignes d’être publiées chez Pomme d’Api!
A la fin, le spectateur finit par en prendre plein les oreilles de ces cris de douleur ampoulés mais il appréciera à sa juste valeur le côté "artisanal" du film aux confins d'Ed Wood et de Jesus Franco. Ca vaut quand même le coup de faire marcher E-mule...
What is Life? Blood is the continuation of Life. What is Blood? What is Death? Interroge un étrange homme en noir qui fixe l’objectif d’un air menaçant, avec ses ongles crochus, son chapeau haut-de-forme et son flegme quasi-shakespearien. Voici Zé do Caixão alias Coffin Joe en anglais, LA star du film d’horreur au Brésil.
Extraits
Nous voici au Brésil dans les années 60, José Mojica Marins un jeune écrivain un peu déjanté dresse un bilan du paysage cinématographique Brésilien: force est de constater que le film d’horreur est inexistant dans les salles obscures. Ou plutôt, aucun réalisateur du coin ne s’aventure dans les eaux ténébreuses de ce genre. Alors Marins prend ses jambes à son coup et crée le personnage de Coffin Joe, un fossoyeur morbide qui n’a qu’un but dans l’existence : trouver la femme idéale capable de porter son enfant qui sera selon lui l’être suprême.
Outre cet ardent désir qui semble guider chacun de ses actes, Coffin Joe est un être particulièrement abject qui servira au réalisateur de faire-valoir contre la morale Brésilienne catholique. Quand une femme se refuse à lui, il la tue, quand un homme lui parle de travers, il l’égorge comme un porc. Bref Coffin est l’ennemi parfait de la religion, de la bienséance des lois et de "la bêtise humaine".
Souvent réalisés à partir de trois bouts de ficelle avec un budget insignifiant, les péripéties inventées par Marins font peu à peu traverser le protagoniste dans des délires psychédéliques à la limite du surréaliste. Par manque de moyens, le réalisateur jouera lui-même le rôle du personnage principal. Ce qui était une nécessité pour l’accomplissement des films est devenu une véritable bénédiction puisque José Mojica Marins crève littéralement l’écran dans son rôle de fossoyeur obsédé, traversant un monde glauque où la morale n’a pas lieu d’être.
Le premier volet, joliment appelé At midnight i’ll take your soul away sort en 1963. Un film fort succulent tant par son délire scénaristique que par ses effets spéciaux opérés à même la pellicule. Suivront d’autres films aux titres à la fois évocateurs et inspirés… Awakening of the beast, Demons and wonders, This Night I’ll possess your corpse.
Certains volets paraîtront tellement subversifs à la vue des autorités étatiques que certains seront censurés. En même temps, Martins a le don de jouer avec les tabous. Si certains héros de films d’horreur anglo-saxons s’avèrent être moralisateurs, Coffin Joe lui se réjouit sans vergogne de la déchéance humaine, de la drogue, du sexe et de la violence le tout dans un ambiance carrément surréaliste. On verra notamment dans Awakening of the beast, des femmes fouettées, des aliens-paires de fesses avec la boite pour faire le nez sur certains, une femme recouverte de sang, une femme-araignée ce qui contraste avec d’autres séquences où l’on s’interroge sur le sens de la vie et sur la nature humaine !
Cette vision de l’enfer ferait passer les tableaux de Jérôme Bosch pour des illustrations dignes d’être publiées chez Pomme d’Api!
A la fin, le spectateur finit par en prendre plein les oreilles de ces cris de douleur ampoulés mais il appréciera à sa juste valeur le côté "artisanal" du film aux confins d'Ed Wood et de Jesus Franco. Ca vaut quand même le coup de faire marcher E-mule...
JoelRobuchon- Ségolène Reinale
- Nombre de messages : 6908
Date d'inscription : 12/05/2005
Sujets similaires
» Les Indigènes [Ciné/Critique]
» L’Histoire sans fin [Ciné/Critique]
» Truck Turner [Ciné/Critique]
» Le temps des bouffons de Fallardeau [Ciné/Critique]
» Le Continent des hommes poissons [Ciné/Critique]
» L’Histoire sans fin [Ciné/Critique]
» Truck Turner [Ciné/Critique]
» Le temps des bouffons de Fallardeau [Ciné/Critique]
» Le Continent des hommes poissons [Ciné/Critique]
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|