Le Lac des Morts Vivants

Si la recherche perpétuelle du pire film de la création fait parfois traverser de bien exotiques contrées, il est bon parfois de se rappeler que personne n'a le monopole de la pellicule malheureuse. Et oui, en France aussi on sait faire de la merde ! Ainsi, ce Lac des Morts Vivants, production européenne où collabora notre ronchonnant mais bel et bien nationnal Jean Rollin. Jean Rollin, un réalisateur du terroir, un personnage dont le franc parlé et le caractère chaleureux mais bien trempé entraine une sympatie immédiate, n'en est pas à un film alimentaire prêt, lui qui signa une tripotée de bandes érotiques aux titres aussi fleuris que ce Rempli moi les trois trous. Pourtant, il renie totalement le Lac des Morts Vivants, avouant ne jamais avoir lu le scénario. A sa décharge, nous pourrons dire qu'il n'a pas perdu un grand moment de littérature. La genése du film se perdant dans les méandres d'Eurociné, on ne saura sans doute jamais vraiment ce qui fut tourné par Jean Rollin ou Jesus Franco, travaillant initialement sur le tournage. Toujours est-il que l'on peut reconnaitre dans le Lac des Morts Vivants un certain gout pour le cadre rural et champêtre qui fit la renommée du cinéma de Rollin.

"De quoi ça parle ? " me demande Cirse, à qui je dédie ces quelques lignes. Et bien ça parle d'un patelin franchouillard qui est confronté à une bande de soldats nazis zombifiés qui sortent d'un lac pour tuer des femmes à poil.

La première victime est une jeune femme ma foi bien agréable à l'oeil qui aura tôt fait de se mettre dans le plus simple appareil, sinon ça ne serai pas drôle. Considérant son maillot de bain d'un air dédaigneux, elle décidera de garder sa tenue d'Eve pour aller se baigner dans un lac interdit et réputé dangereux. Jean Rollin -ou Franco, mais je souspçonne Rollin- profite de l'occasion pour faire des plans lagoureux sur ses formes et son anatomie.







Mais un évènement tragique viendra troublé cette belle journée, et la jeune femme sera victime des morts vivants nazis qui vivotent dans la piscine le lac



Oh, vite, un arrêt sur image. Ne sont-ils pas beaux, nos morts vivants allemands bien que français ?




Quelle grâce !



Quel charisme !



Quelle propreté ! Alors que l'un d'eux tuent une femme qui vaquait à ses occupations, on aurait pu craindre quelques crapoteuses envolées gores. C'est oublier que c'est un film FRANCAIS ça, monsieur, pas un truc ritalo sans aucune politesse ni retenu. Un peu de ketchup, et hop :



Pour un resultat propre et net. Pas un trou, pas une déchirure, pas une trachée qui dépasse :



A peine un peu de vert qui a déteind sur la victime. La signature de la sobritété, en somme.

Le Lac des Morts Vivants, c'est le soucis du détail. Qui aurait pensé à montrer la culotte de la dame, jouant ainsi la carte de l'érotisme léger dans une cette scène qui ne s'y prétait pas ? Je vous le demande !



Le lac des Morts Vivants, c'est de la nudité de bon gout, de la poésie, un rytme qui prend son temps, au fil des démarches saccadés des zombies, ce sont des acteurs habités par leurs rôles, où l'on retrouve Howard Vernon en pleine forme.



Des figurants concernés



Des rôles féminins d'envergure







La générosité d'un réalisateur nous livrant ses trucs et astuces. Revenons à ce plan et admirons ces jeux d'ombres subtils, témoignant de la position délicate de l'équipe technique.




Le Lac des Morts Vivants, une fierté nationnale.

Lestat a écrit:

La générosité d'un réalisateur nous livrant ses trucs et astuces. Revenons à ce plan et admirons ces jeux d'ombres subtils, témoignant de la position délicate de l'équipe technique.

J'en salive d'avance! Sur cette photo, on dirait des mecs qui on profité des moyens d'un film comme Le Führer en folie ou d'un Improbable Papy fait de la résistance histoire de faire un peu les cons. J'aime beaucoup le type à gauche qui imite joyeusement un zombie les bras levés il ne manque plus qu'à rajouter "Coucou les petits n'enfants" et le spectacle sera au complet!

Dis Vincent si tu veux je vais sur krinein mettre un lien qui reverra vers cette jolie critique.

Une critique à la hauteur du talentueux Nikita sur nanarland d'ailleurs! Félicitations! :albino: Faite avec passion, un peu de cruauté et d'humour sarcastique mais avec amour pour le cinéma bis...

Ca donne envie de zieuter ça!!! En tout cas j'étais personnellement sûr que le cinéma français savait faire des bouses immondes!!

(des bouses immondes comme Les amants réguliers, palme d'or du film faiblement talentueux, foncièrement chiant et prétentieux, qui confond Art et psychanalyse, Poésie et Prise de tête bourgeoise.)


Pour t'empêcher de dire des choses aussi violentes, et par la même occasion atténuer tes propos, as-tu remarqué l'abondance de plans nichons qui confèrent à ce film une touche d'esthétisme salutaire?

Ouin

Une courte biographie de ce "cinéaste maudit" s'impose

Bon, ok, je floode honteusement mais j'aime ça moi ôssi

Et la mettre en parallèle avec l'oeuvre de Jean Pallardy, ce génie trop souvent oublié.

................. Et merci à BOUH notre cher hamster intergalactique adoré pour son active participation au sujet !!!!!!!!!!!

Et merci à Cirse pour ses mp, je suis tout ouï pour vous, Noble ami! Des beignets sucrés de vos moments de vie les plus jouissifs aux litres de merde distillée qu'on a trop tendance à supporter parfois...