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"Vas-y, fais moi plaisir..." Clint Eastwood

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André
Lestat
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"Vas-y, fais moi plaisir..." Clint Eastwood Empty "Vas-y, fais moi plaisir..." Clint Eastwood

Message  Lestat Mer 3 Aoû 2005 - 22:17

Ici c'est pour parler de l'homme qui peut parler sans desserer les dents, le cow boy sans nom, le vieux qui en remontre aux jeunes, j'ai nommé Clint Eastwood :P

On va pas se faire toute sa filmo, notons juste qu'il fait ses débuts dans Rawhide, une série westernienne, et que son début de carrière cachetonne à droite et à gauche, notamment dans la suite de La Creature du Lagon Noir. Commençons par le commencement réel, à savoir...Sergio Leone


En 1964, un realisateur italien rondouillard se met en tête de faire du western à l'italienne. Attention, pas du western italien inspiré du modèle yankee, comme le fait dejà son pote Sergio Corbucci. Non, du western rital vrai de vrai qui sent le chianti et le figurant mal rasé ! Notre bonhomme s'apelle Sergio Leone et va y avoir des coups de feux sur la Sierra ! ...enfin à Almeria plutot.

Pour Une Poignée de Dollars

Au début, Leone hesite un peu pour le rôle principal de son western. Il y a des noms qui se balladent, comme Charles Bronson ou Richard Harrisson. Ce dernier, qui aura le nez creux, refuse le rôle mais propose à Leone de prendre un certain Clint Eastwood, car au moins il sait monter à cheval. De son côté Bronson refuse aussi, et l'engrenage de l'histoire est en marche. Un chapeau troué, un poncho miteux et un cigarillo au bec, c'est chevauchant une mule fatiguée qu'apparait Clint, mutique étranger à la barbe de trois jours. Si Pour une Poignée de Dollars est le plus faible des westerns de Leone, le personnage de Clint et son jeu tout en pincement de lèvres et plisements d'yeux entre dans la légende. Au point de devenir par la suite l'archetype du cow-boy. Pas le cow-boy propret et nonchalant à la John Wayne, naaaaan , celui qui parle pas beaucoup et qui tire vite. Trois d'un coup, la marque de fabrique de Leone, qui s'autoparodiera dans Il Etait une fois dans l'Ouest. Bref, le film n'est pas spécialement renversant, mais invente les codes du western spaghetti qui croulera ensuite sous les Hommes Sans Noms à Poncho. Clint est lancé, Sergio avec, la suite ne tarde pas.

...Et Pour quelques dollars de plus

On prend les mêmes et on recommence. Tous ? Non, car un petit village resiste toujours à...je m'égare. En 1965, Leone tout auréolé sort la suite de son western, ironiquement intitulé Et pour quelques dollars de plus. Bien sur, Clint est de nouveau de la partie, reprenant le poncho du cow boy manipulateur, taciturne et fine gachette. Mais dans cette suite directe, Clint doit partager l'affiche. A son grand dam, nous y reviendront. L'autre, c'est un bonhomme aux yeux cruels et à la moustache tombante. Il est vétu de noir et il s'apelle Lee Van Cleef. L'acteur joue ici un ancien colonel devenu chasseur de prime, qui croisera le route de l'Homme Sans Noms, lui aussi devenu chasseur de primes. Pourquoi ? C'te question, pour quelques dollars de plus pardi ! Les deux acteurs nous offrent un pas de deux remarquable, le personnage de Lee Van Cleef devenant un Homme Sans nom qui aurait vieilli, plus sage que Clint, plus expeditif et chien fou. Ce deuxième western est également plus maîtrisé que le premier. Nerveux, très violent, qui se termine sur une scène de duel superbe, rythmé par la musique melancolique d'une montre à gousset. Le méchant, c'est Gian Maria Volonté, qui mordait déja la poussière dans Pour une Poignée de Dollars. Un excellent western !

Le Bon la Brute et le Truand

Et de trois ! Une trilogie ? Oui, mais trois têtes d'affiches également. Clint est toujours là, Lee Van Cleef change de camp pour devenir le terrible Setenza et on trouve un curieux personnage, Tuco, compagnon d'infortune grossier et hirsute de l'Homme sans nom. Clint commence à en avoir marre, pour lui l'Homme sans nom est un solitaire : "au debut j'était tout seul, puis nous avons été deux et nous voici trois. Le prochain, je serais avec un régiment de cavalerie !", aurait il déclaré. Qu'importe, Le Bon la Brute et le Truand est LE western spaggheti, inégalé, matriciel, violent, lyrique...les qualidicatifs manquent devant cette marée d'images immortelles, de dialogues cisélés, de musiques envoutantes...Non, le western spag n'est pas un piètre clone, non le western spag n'est pas une vulgaire parodie. Le Bon la Brute et le Truand est un chef d'oeuvre.

Pendez Les Hauts et Courts

Clint est bien lancé et semble indissociable des rôles de cow boy. Il quitte l'Europe et Leone, et revient au pays. Le sien. Les Etats Unis. 1968 est l'année de Pendez Les Hauts et Courts, western qui lorgne vers l'assiette transalpine et qui tout en présentant une intrigue classique est également une petite reflexion sur la peine de mort. Toujours mystérieux et sec, Clint joue avec conviction le Marshall Cooper, dans un film efficace sans être exeptionnel.

Coogans Bluff

Toujours en cow boy, Clint croise en 1968 la route d'un certain Don Siegel dans un film que je n'ai pas vu. Don Siegel, on y reviendra plus tard, est et reste un des réalisateurs les plus importants dans la carrière d'Eastwood.

Quand les Aigles Attaquent

Les cow-boy c'est bien, mais y'en a marre. C'est ce qu'a du se dire Clint en recevant le scénario de ce film de guerre, réalisé en 1968 par Brian G Hutton. Premier virage d'une carrière qui sera gérer d'une façon exemplaire. Voyant le potentiel du militaire froid et impitoyable qu'il doit incarner, Clint supprime quelques uns de ses dialogues et et donne corps au Lieutenant Shaffer, qui tire dans le dos et se fait la moitié de la Wehrmacht à lui tout seul. Un grand classique du film de commando, tout en action et en cascade. Imparable.

Two Mules for Sister Sara

1970, Clint redevient Cow Boy ? Oui mais pour Don Siegel encore une fois. Un film qui tient toute sa force des rapports entre Clint et la Soeur Sara. Sympathique


De l'Or pour les Braves

Un air de déjà vu, puisqu'après avoir fait le cow boy, Clint redevient...militaire pour Brian G Hutton toujours. Toujours en 1970, ce film de guerre atypique nous montre un bataillon à la recherche d'un tresor. Efficace, pouvait il en être autrement ?

Les Proies

En 1971, Clint retrouve une fois de plus Don Siegel, peut être son réalisateur le plus important après Leone. Les Proies est un film étrange, où Clint incarne un soldat blessé, recueuilli dans une maison habitée par des femmes. Psycholigique, noir, cette sorte de thriller dramatique est aussi étouffant que réussi.

Play Misty for Me

1971 toujours, Clint prend la caméra pour la première fois !!

L'Inspecteur Harry

1971 encore, autre tournant décisif de sa carrière, Clint incarnera son personnage le plus emblématique après le cow boy de Leone. L'inspecteur Harry, avec son magnum et ses methodes expéditives. Le film, western urbain violent porté par la caméra de Don Siegel et le scénario de John Milius fait partie du patrimoine cinematographique, ni plus ni moins. Excellent.

Joe Kidd
Film de John Sturges tout de même. Pas vu.

L'Homme des Hautes Plaines

1973, Clint prend a nouveau la caméra. Un western ? Mais oui. Un grand western même, ancré dans l'école italienne et américaine, dont l'aspect incertain et mystérieux donne toute sa force. Comment oublier ce final, incendie apocalyptique ravageant une ville peinte en rouge...c'est bien simple, on se croirait dans l'antichambre de l'enfer. A noter une dimension fantastique -tendance hérité de l'Italie ?- qui disparait selon le doublage. Un des incontournables du genre. Quoiqu'en disent les grincheux de l'époque, la carrière de Clint en temps que realisateur se poursuit de manière exemplaire.

Magnum Force

Clint retrouve Ted Post (Pendez les hauts et courts) pour cette sequelle de l'Inspecteur Harry. Un film efficace, une des meilleures suite de la franchise, malgré la volonté de rendre Dirty Harry plus respectable. Mais ça reste du bon Harry comme on l'aime. A noter la presence de David Soul (Hutch dans Starsky et Hutch)

Thunderbolt and Lightfoot

Mine de rien, Clint a un palmares assez prestigieux. Et ça ne s'arrange pas puisqu'en cette année 1974, il tourne avec Michael Cimino !!


La Sanction


1975, Clint reprend sa caméra pour la Sanction. Histoire d'aventure/espionnage où un tueur à gage participe à une ascension avec une équipe d'alpinisme où se trouve sa cible, La Sanction est un film divertissant, malgré la noirceur de son sujet. On notera de belles scènes en montagne. Des touches d'humour bienvenue et un charme très seventies.

Josey Wales Hors la Lois

Clint revient au western, toujours en se dirigeant lui même. Josey Wales est un western magistral, violent et tout à la fois jouissif et sombre. Les coups de pétoires pleuvent, Clint crache par terre et les salauds mordent la poussière. belfé C'est aussi un western pro-indien, ainsi qu'une sorte de carte postale de l'époque pionnière. Une grande réussite

L'Inspecteur Harry ne renonce jamais

1976, troisième suite de l'Inspecteur Harry. Conventionnel, malgré la partenaire féminine de Clint. On notera quelques punchlines bien senties -"maintenant faut se méfier d'aller pisser" déclare t'il, outré de l'explosion d'un toilette Laughing - et un final explosif où Harry finit le boulot au lance-roquette Cool
Pas inoubliable à part ça.

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Message  Lestat Mer 3 Aoû 2005 - 22:17

L'Epreuve de Force

1977, Clint retourne à la réalisation pour l'Epreuve de Force et reprend ici un rôle de flic dur à cuir bien qu'alcoolique. Ce qui ne l'empêche pas de se caricaturer un tantinet, partageant l'affiche avec Sondra Locke qui a le beau rôle, permettant à Clint de jouer au macho pas très malin. Un efficace film d'action.

Doux dur et dingue

Un film de James Fargo, où Clint partage l'écran avec...un Orang Outan ! L'acteur joue ici un routier qui arrondis ses fins de mois en bastonnant dans des combats clandestins. Une comédie mineure, mais virile et enlevée.

L'Evadé d'Alcatraz

Cow boy, bidasse, flic...Clint commence à tourner en rond au niveau de ses personnages. La bouffée d'oxygène viendra d'un réalisateur qui lui est désormais fidèle : Don Siegel. En 1979 sort l'Evadé d'Alcatraz, histoire vraie mais sans doute romancée de Frank Morris, qui s'évada de la célèbre prison en compagnie de quelques autres détenus. L'Evadé d'Alcatraz est certainement avec les Leone et l'Inspecteur Harry l'un des films à ne pas manquer dans la filmo de Clint. Dans la peau de Franck Morris, Clint évolue dans cet univers carcéral, parfaitement retranscrit par la réalisation tendue de Don Siegel. Loin des fantasmes pénitencier faisant de la taule un paradis de sales gueules, L'Evadé d'Alcatraz nous montre un monde de noirceur, de pessimisme, où l'on perd d'abord sa liberté, puis son espoir, parfois sa vie. La fin du film est à double tranchant, incertaine, mûe par une recherche de la liberté qui vire à l'obsession, quelqu'en soit l'issue. Un grand film. Un beau film. Inoubliable.

Bronco Billy

Comme si il n'en finissait plus de revenir aux sources, Clint reprend son poste de réalisateur en se mettant en scène...en cow boy. Un cow boy ? pas tout à fait, Bronco Billy est un cow boy de pacotille, se mettant en scène avec une troupe ambulante.

ça va cogner !

Une suite à Doux dur et Dingue, réalisé par Buddy Van Horn en 1980.
Pas vu

Firefox, l'Arme Absolue

Avec une régularité métronomique, Clint repasse à la réalisation pour les besoins de ce film d'action/aventure. Plutot bien mené, il accuse un peu le poids des années mais reste sympathique.

Honky Tonk Man

La même année que Firefox, Clint surprend tout le monde. Clint Eastwood connu pour sa carrière d'acteur et à présent de cinéaste, aura gardé sa passion pour la musique vierge dans la légende. Avec Honkytonk Man, il dresse le portrait désabusé d'un musicien tuberculeux, chantant ses chansons à une Amérique depressive. Un beau film, poignant voir cynique.

Sudden Impact

Clint a prouvé qu'il était acteur, prouvé qu'il était realisateur, et même prouvé qu'il pouvait être un auteur. Mais le problème, c'est que Clint vieilli. Mais l'homme est malin et plutot que de nier les faits en prend pleinement conscience. La vieillesse de Clint est importante, autant pour lui que pour sa filmographie à venir. Cette vieillesse, il va la mettre en scène, impertublablement, aux travers de thématiques bien précises. Quand il réalise Sudden Impact, Clint a la cinquantaine bien tassée et le voir reprendre la redinguote de l'Inspecteur Harry a tout du sursaut réac. Sauf que Clint a conscience de son statut et du monde qui l'entourre. Il va faire d'Harry ce qu'il est peut être lui même déjà : un dinosaure, évoluant dans un univers où il n'a plus sa place. Mais Sudden Impact amorce déjà un sujet qui deviendra cher au réalisateur : celui de la vieille école qui refuse de s'en aller sans un dernier barouf d'honneur. Sudden Impact est le meilleur film de la franchise Dirty Harry après le premier. Car plus dramatique que policier, d'une noirceur abyssale et emprunt d'une dimension hard boiled qui tendra à disparaitre peu à peu dans le cinéma. En proie à la bureaucratie et l'incompétence de la procédure, Harry règle ses soucis selon la bonne vieille méthode, vengeant et protégeant une femme violée qui elle même pratiqua la loi du Talion. Un épisode politiquement incorrect, ambigu où Clint se montre plus expéditif et impitoyable que jamais. Un très grand film, la révérence de Dirty Harry, tel Beauregard dans Mon Nom est Personne. Difficile d'imaginer le revoir. Et pourtant...

La Corde Raide

Dans ce thriller, Clint joue un detective étrange à la recherche d'un serial killer.
Je ne l'ai pas vu.

Pale Rider

1985. Le western n'a vraiment plus la côte. Pourtant Clint reprend sa caméra de pélerin, ainsi que son chapeau de cow boy. Pale Rider est un film curieux, qu'on pourrait qualifier de mineur dans la filmo de Clint tant son aspect technique est classique et sans envolée de style. Il est vrai que le cinéma de Clint n'est pas spécialement excentrique. Pourtant, c'est un film majeur POUR Clint. C'est un bilan, de carrière, d'un genre. S'inspirant de l'école italienne qui fit sa renommée et de l'école amréicaine où le western puise ses racines, Pale Rider nous narre les aventures d'une troupe de chercheurs d'or, menacée par un entrepreneur véreux. Jusqu'au jour où un mystérieux étranger (Clint of course), un prêtre, rejoint le campement des pionniers pour les aider à s'affirmer, tout en préparant une vandetta personelle. Pale Rider, ce sont les grandes lignes d'un genre, avec l'Homme sans Nom, l'intrigue classique, les 7 pistoleros, la petite amourette... C'est les grandes lignes d'une carrière westernienne, avec l'aspect fantastique et mystérieux tout droit sortie de l'Homme des Hautes Plaines, la barbe de Josey Whales, le mystérieux étranger des films de Leone...Mieux, Pale Rider préfigure par son final la violence sale qui caractérisera son chef d'oeuvre : Impitoyable. Impitoyable sera le requiem du genre. Pale Rider en est le testament...

Le Maitre de Guerre

Raclure de chiotte, je vais tellement de donner de coups de pompe dans le cul que tu trouveras ton trou de balle dans le gosier !

En 1986, comme si il n'en finissait plus d'alterner les cow boys et les militaires, Clint se filme en sergent viellissant, raide comme la justice et sec comme un coup de trique. Comme dans Sudden Impact et Pale Rider, il est le vieux qui donne des leçons à la jeune génération, soit ici un tas de bleusailles qui pense qu'a s'amuser au lieu de faire la guerre, bordel de queue ! Un film qui vaut surtout pour ses dialogues savoureux, maniant une poésie toute militaire. Laughing On nottera la présence de Mario Van Peebles dont le look innénarable donne un charme très 80's à ce film qui a des couilles au cul. Le propos passe un peu au second plan devant ce jouissif florilège s'insanités, mais le film n'en reste pas moins bien bon. A voir en VF. Rompez !

L'Inspecteur Harry est la Dernière Cible

Bah ? Et oui, il revient notre inspecteur. En 1988, sous la caméra de Buddy Van Horn (L'épreuve de Force). Un épisode assez faible, je n'en ai aucun souvenir. A noter la présence de Jim Carrey en méchant.

Bird

Après Honkytonk Man, Clint revient à la musique dans un registre plus intimiste et documentaire, en réalisant cette belle biographie du jazzman Charlie Parker.
Un film de récompense : Palme Technique à Canne, Golden Globe du meilleur réalisateur.

Pink Cadillac

Nouvelle incursion dans la comédie en cette année 1989. Clint retrouve Buddy Van Horn dans ce film qui n'a pas la réputation d'être renversant. Pour ma part, je ne l'ai pas vu.

Chasseur Blanc Coeur Noir

Un an après Pink Cadillac, Clint retombe dans un registre beaucoup plus sombre avec Chasseur Blanc Coeur Noir qu'il tourne bien entendu lui même. En interprétant un réalisateur porté par son obsession morbide de tuer un éléphant, Clint nous livre un film d'aventure assez étrange, sorte de quète initiatique d'un homme possédé par ses propres démons. Dans la lignée du Maitre de Guerre, Clint nous refait le portrait d'un homme porté fianlement par un certain idéal. Un film intéressant, maîtrisé, mais qu'on aura du mal à considérer comme majeur.

La Relève

Il n'y avait que Clint pour coincer en 1990, soit entre Chasseur Blanc Coeur Noir et Impitoyable (!) ce film d'action jouissif en forme de Buddy Movie. Clint Eastwood joue ici son rôle devenu fétiche, à savoir le vieux qui montre à la jeunesse qu'il peut encore être vert. Le vieux, c'est Nick Pulovski (Clint, donc) un clone bougon et vulgaire de l'inspecteur Harry. La jeunesse, c'est l'excellent Charlie Sheen qui campe un bleu, bombardé coéquipier de Pulovski. Le rythme est tambour battant, les bons mots et les engueulades fusent jusqu'au final explosif. La scène ultime de la classe, c'est bien sur ces quelques secondes où Clint et Charlie, à bout de force et en sang, s'allument un cigare après avoir dessoudé tout les malfrats. Cool Clint s'éclate tout en se caricaturant, Charlie s'amuse pas mal non plus, le film bien qu'assez violent est désarmorcé par une bonne humeur très présente et un pas de deux qui fonctionne à merveille. Un pur divertissement, un bon petit pied !

Impitoyable

On s'est bien amusé, mais à présent ça ne rigole plus. En 1992 Clint revient au western à une époque bien tardive, comme Kevin Costner le fera. Mais si Costner entretiendra la flamme de ce genre, Clint va le tuer. Son réquiem en colt majeur se nomme Impitoyable. Avec Impitoyable, Clint va suivre une démarche qui n'est pas tellement éloignée de celle de son premier mentor, Sergio Leone : il va décortiquer les codes du western pour mieux les faire valser en morceaux. Plus subtilement, Impitoyable se rapproche également d'Il Etait une Fois la Revolution, dans sa volonté de montrer une violence plus dramatique et de demystifier les figurers heroiques. En témoigne l'introduction d'Impitoyable, où Clint range ses cochons et s'étale dans la boue. Rien n'est beau dans Impitoyable, tout est saleté, violence et noirceur. Une noirceur sans poésie, aride, faisant d'Impityoable un chef d'oeuvre du western crepusculaire. Tuer un homme dans Impitoyable est moche et sale, ça se fait dans le dos ou piégeant un type sur ses toilettes.
En manteau long et au colt rapide, Clint campe un tueur professionel repentit qui reprend du service pour venger des prostitués. Qu'on ne s'y méprenne pas, Impitoyable n'est pas un film sur la redemption. La fin, d'un pessimisme inimaginable, nous balance en pleine gueule un message nihiliste au possible : quoiqu'il fasse, au plus profond de lui même, l'homme ne change pas...

Western tout en désilusion et remise en question, Impitoyable reste à mon sens le chef d'oeuvre de Clint. La critique ne s'y trompa pas et dansa autour de cette tombe, récompensant notre homme de 4 oscars dont celui du meilleur film et du meilleur réalisateur...

Impitoyable est incontestablement un de ces films qui jonchent l'histoire du cinéma et la remanie en profondeur.

Dans la Ligne de Mire

On se remet à peine d'Impitoyable que Wolfgang Petersen en 1993 engage Clint pour les besoins de ce thriller, où Clint joue l'ancien garde du corps de Kennedy, hanté par le meurtre de ce dernier. Plutot efficace, le film se regarde sans déplaisir.

Un Monde Parfait

On pensait qu'après Impitoyable, Clint reviendrait à des choses plus légères. Pensez vous. L'homme n'en a pas fini de regarder l'humanité de son regard sombre et désabusé. Avec Un Monde Parfait, il tourne un road movie dramatique, s'octroyant le rôle d'un sheriff viellissant à la poursuite de Kevin Costner, kidnpappeur d'enfant se liant à sa victime. Un film tragique, touchant, où Clint apparait comme un homme usé, bouffé par son sens du devoir. Une réussite, évidement.

Sur la Route de Madisson

Voila, ça devait arriver. De plus en plus noire, sa filmo ne pouvait tomber que dans le melodrame. Interprétant un photographe qui croise l'amour sur son chemin, Clint nous livre ici une belle histoire plus qu'un beau film, où il donne la réplique à Meryl Streep. Du reste, j'avoue que les mélos, tout ça, ça me laisse complètement froid. Embarassed

Les Pleins Pouvoirs

En 1997, Clint continu d'expérimenter et s'intéresse au thriller politique, genre à part entière Outre Atlantique. Avec son casting de vieux de la vielles, où il partage l'affiche avec Gene Hackman (sa némésis dans Impityoable) et Ed Harris) et son intrigue intéressante, Les Pleins Pouvoirs est un film sans cachet particulier, mais hautement regardable.

Jugé Coupable

En 1999, Clint tourne toujours et reprend une trame usée jusqu'a la corde, soit le journaliste enquêtant sur une culpabilité qu'il pense fausse. Sujet rabaché, mais film maîtrisé, on en attendait pas moins. Toujours pas un grand Clint, néanmoins.

Space Cowboys

En 2000, les ordinateurs buggent et Clint pète les plombs. Il fallait un grain de folie pour proposer cette histoire burlesque de papys astronautes reprenant du service. On a peur du resultat...mais Clint, c'est Clint et Space Cowboys est non seulement excellent, mais un délicieux film, tout en humour et en émotion. Avec Space Cowboys, Clint explose enfin sa thématique fétiche, la revanche de la vieillesse ! Aidé par des acteurs aussi confirmés que Tommy Lee Jones ou Donald Sutterland, il compose cette aventure spatiale avec brio et bonne humeur, aussi pourvu en situations cocasses qu'en passages plus doux amers. Space Cowboys, c'est du bonheur, à mi chemin entre le pur divertissement et le film d'auteur. Clint, à l'écran plutot sobre, laisse la vedette à Tommy Lee Jones et surtout à Donald Sutterland, qui s'amuse comme un fou en vieu-beau qui drague les jeunes femmes. Laughing Space Cowboys oublie un peu son sujet en route. Finalement, on s'en fout, tant les acteurs se démènent pour notre plaisir. Space Cowboys se termine avec un plan d'une beauté surréaliste, qui en lui seul est le résumé parfait des sentiments divergeants que l'on ressent au visionnage du film. Comme le témoigne son titre, Space Cowboys est aussi la nostalgie d'une époque, où l'on s'envolait au petit bonheur, années folles d'une conquète de l'espace terminé. Space Cowboys est sans doute le film le plus dingue de Clint, dans sa filmograpgie qui jusque là c'était cantonné à un sage classicisme de genre. Bon sang que c'est bon. :P

A partir de là, j'avoue que je n'ai plus tellement suivi la carrière d'Estwood. Un soucis de genre sans doute. C'est vrai que les drames, tout ça, ce n'est pas tellement ma tasse de thé...

Créance de Sang

Après avoir filmé sa vieillesse, Clint filme sa mort. Peut être est-ce un signe, le reverront nous alors à l'écran ? A l'époque, on ne sait pas. En 2002, Clint revient au polar et adapte de façon classique un roman de Michael Connelly. Trop classique diront certain....Moi je jugerai sur pièce.

Mystic River

Le film qui a sécoué pas mal de monde. En cette année 2003, le film annuel de Clint est effectivement un film sans Clint. Dans ce drame noir, Sean Penn, Lawrence Fishburne, Kevin Bacon et Tim Robbins tiennent l'affiche dans ce qui est resté l'un des plus beaux films de 2003. Pour ceux qui l'ont vu, le meilleur de Clint. Moi je l'ai pas vu. Sad


Million Dollar Baby

Sorti en 2005 chez nous, Mllion Dollar Baby marque le retour du Clint à la caméra mais aussi à l'écran ! Il campe ici un entraineur de boxe, qui doit coacher une jeune femme. D'abord réticent, il accepte de reprendre du service.



Voila pour Clint Eastwood, un cow boy crasseux qui devint un réalisateur majeur du cinéma. Un acteur qui négocia de façon exemplaire sa carrière, variant les genres et les registres, autant à l'aise dans sa propree parodie que dans le tragique. Et Clint n'en a pas fini. On parle ici et là d'un projet autour de la bataille de Dien Bien Phu. Affaire à suivre... escargot

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"Vas-y, fais moi plaisir..." Clint Eastwood Empty Re: "Vas-y, fais moi plaisir..." Clint Eastwood

Message  André Mer 3 Aoû 2005 - 22:38

Vas-y fais nous plaisir..... Lestat, remets nous ça.
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Message  Invité Mer 3 Aoû 2005 - 22:39

clap

Superbe travail, Lestat.
Sur ce coup-là, je suis vraiment impressionné. Encore bravo !

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"Vas-y, fais moi plaisir..." Clint Eastwood Empty Re: "Vas-y, fais moi plaisir..." Clint Eastwood

Message  Veterini Mer 3 Aoû 2005 - 23:21

Yep bravo Lestat !

Cela dit il en manque un que j'aime bien "Dans le jardin du bien et du mal" C'est sans Clint, mais c'est lui qui réalise. Ca raconte l'histoire d'un journaliste en manque de sujet qui va se retrouver face a une histoire de meurtre a élucider.
Ce que j'aime bien dans ce film, c'est a la fois le coté comique, avec une transxuelle vachement marrante et entrepenante. Et puis le coté assez myttérieux avec un peu de Vaudou, et même un coté un peu Lynchien avec un attrapeur de mouche qui aurait une fiole pouvant empoissonné tout le pays.
Enfin bon j'aime beaucoup.
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"Vas-y, fais moi plaisir..." Clint Eastwood Empty Re: "Vas-y, fais moi plaisir..." Clint Eastwood

Message  Lestat Mer 3 Aoû 2005 - 23:26

Merci bien Smile

Oui j'ai oublie Minuit, j'ai pas fait gaffe. Cela dit je ne l'ai pas vu, alors c'est mieux si c'est toi qui en parle. belfé

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"Vas-y, fais moi plaisir..." Clint Eastwood Empty Re: "Vas-y, fais moi plaisir..." Clint Eastwood

Message  Dara Mer 1 Fév 2006 - 23:43

J'adoooore ! Un de mes réalisateurs fétiches, aussi doué et talentueux devant que derrière la caméra ! (Bon, je ne vais pas enfoncer des portes ouvertes, j'arrête là !)

Je suis particulièrement fan des deux derniers, Mystic River et Million Dollar Baby : à une époque où de nombreux films nous en mettent plein la vue (effets spéciaux, paysages, etc...), il nous en met plein le coeur. On a parfois l'impression dans ces films que plus rien ne compte, mis à part le travail des acteurs (ce qui n'est qu'une impression, puisque Clint est un perfectionniste), qu'il n'y a plus que les personnages à l'image ! Les silences et les regards valent bien plus que les mots, et les jeux d'ombre et lumière sont superbes... A vos mouchoirs !!! Ces films bouleversent, inquiètent, font douter, prennent même certains (bibi) aux tripes !!!

Concernant les films à venir, traitant de la bataille d'Iwo Jima (2e GM), Clint Eastwood innove (dites moi si je me trompe, ça a déjà été fait en littérature mais pas à l'écran me semble-t-il) et nous promet deux films fort intéressants puisque l'un, flags of our fathers prend le point de vue des américains, tandis que le suivant, lamps before the wind, montre celui des japonais !!! Vive Clint Eastwood !!!!

Enfin, autre point non négligeable:
théâtre et cinéma impliquent une "paternité" partagée de l'oeuvre qui peut être parfois frustrante. Mon rêve fou de petite fille aurait été de faire un film, mais je voulais le réaliser, jouer dedans, et autant que possible maitriser tout ce qui faisait l'essence même de mon film... J'en ai rêvé, Clint l'a fait Wink puisqu'en plus de jouer dans la plupart de ses films, il en signe la musique pour les deux derniers, musique que j'adore... Quel homme !
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"Vas-y, fais moi plaisir..." Clint Eastwood Empty Re: "Vas-y, fais moi plaisir..." Clint Eastwood

Message  nazgul666 Jeu 2 Fév 2006 - 9:24

Dara a écrit:Je suis particulièrement fan des deux derniers, Mystic River et Million Dollar Baby

J'ai vu les deux. Je me suis emmerdé devant Mystic River et je me suis carrément fait chier (oui oui ya une gradation) devant Million Dollar Baby.

Clint n'arrive pas à me faire procurer la moindre émotion. Et je trouve sa façon de jouer dans Million déplorable.

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Message  Daggy Jeu 2 Fév 2006 - 13:51

Ah ! L'Inspecteur Harry La Grande Faucheuse coeur

J'aime beaucoup le Clint (dans Impitoyable il est monumental, un sacré western crépusculaire que celui-ci priere). Il a un physique très accrocheur, une tronche à la fois douce et taillée à la cerpe, parfait pour figurer dans le bestiaire de Leone !

Longue vie à Clint escargot
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